Comment combattre les locations de sites internet sur 48 mois ?

18 Jan 2021

Si, à vos heures perdues, vous vous amusez à effectuer la requêtes « contrat site internet 48 mois » sur le moteur de recherche Google, vous réaliserez que les premiers résultats, dont celui de notre blog, évoquent tous cette méthode de commercialisation numérique, et vous donnent des clés pour pouvoir se défaire de ce type de contrats. Bien entendu, votre découverte de ces pratiques n’a de sens que si vous n’êtes pas déjà vous-même une victime, ce qui est très probable si vous faites cette recherche cela dit…

Mais aussi bienveillants que se veulent ces articles (et ils le sont, nous en savons quelque chose), ils ne sont finalement qu’un pansement, un traitement que l’on applique sur une blessure déjà existante. Ces blessures sont vives, et laissent des traces, jusqu’à parfois complètement « plomber » une affaire naissante.

Donc oui, il est utile de soigner, de panser, car bon nombre de jeunes entrepreneurs ont fait l’erreur de s’engager sur ce type de prestation, et chez Biznet Solution, nous avons le sentiment que nous devons, dans la mesure du possible, les aider à gérer au mieux cette mésaventure.

Cela étant dit, et au risque de faire un parallèle avec la situation sanitaire actuelle, et si nous pouvions prévenir, au lieu de guérir ?

Un petit rappel des faits

Dans un premier temps, il paraît important de rappeler de quel type de prestation nous parlons. Il s’agit de contrats longues durées, de 12, 24 ou le plus souvent 48 mois, dans lequel il est stipulé que l’ « agence web » avec laquelle vous vous êtes engagé se réserve le droit de revendre ledit contrat à une société de financement ou de leasing. Ce qu’ils font quasi-systématiquement.

Vous voilà donc cadenassé, puisque vous avez souscrit, sans le savoir, à un crédit à la consommation, de plus pour un bien qui ne vous appartiendra plus à l’issue du contrat !

Une défense immédiate : le droit de rétractation entre professionnels

C’est de loin la façon le plus immédiate de combattre ce type de contrats commerciaux : le droit de rétractation. En effet, depuis l’entrée en vigueur de la loi Hamon, il existe un droit de rétractation entre professionnels, qui cependant soumis à trois conditions strictes :

  1.  Le contrat doit être conclu hors établissement
  2. L’objet du contrat ne doit pas entrer dans le champ d’activité principale de l’entreprise
  3. Le nombre de salariés de l’entreprise doit être inférieur ou égal à cinq

 

Si vous remplissez ces trois critères, vous avez alors 14 jours pour vous rétracter. Génial. Mais il s’agit ici d’un combat immédiat, on est à nouveau pratiquement sur du pansement. Comment se prémunir de ces pratiques commerciales en amont ?

Renseignez-vous sur votre interlocuteur

Cela peut paraître basique comme conseil, et pourtant, trop nombreux sont encore les entrepreneurs à ne pas effectuer de recherches en amont de leurs rendez-vous.

Prenez le temps, avant de rencontrer le commercial, de poser des requêtes, notamment sur Google. Une entreprise ayant des pratiques commerciales sulfureuses fait du bruit, les forums de consommateurs en parlent. Je vous invite, par exemple, à parcourir ce lien du forum de 60 millions de consommateurs.

Renseignez-vous sur son produit internet

Vous n’aurez pas toujours des informations pertinentes sur internet, surtout si la société est jeune, ou pas encore implantée au niveau national. Vous devrez alors poser le maximum de questions à votre interlocuteur : ses produits, ses services, où est il implanté, depuis quand travaille-t-il au sein de cette entreprise. Si vous n’êtes pas sûr d’obtenir la vérité dans son discours, vous pourrez néanmoins juger de la pertinence de ses réponses.

Demandez-lui si le site internet qu’il va réaliser va vous appartenir. Si vous êtes engagé sur une durée. Si oui, pourrez vous héberger votre site ailleurs une fois le terme arrivé ? Enfin, partez du principe que s’il sort un contrat avec de multiples clauses, écrites en police de caractère minuscule, ça sent mauvais…

Ne signez rien en première instance

De toute manière, quoi qu’il arrive, ne signez rien. Si le produit proposé en face tient la route, votre interlocuteur ne se sentira pas dans l’obligation de faire le forcing. Demandez à recevoir un devis. Si vous en recevez un, étudiez-le soigneusement avant de prendre votre décision.

Les sociétés pratiquant la LLD pour sites internat ne font pas ou prou de devis. Ce n’est pas dans leur intérêt, car très peu de monde donne son accord lorsque le temps de la réflexion a été pris. Ils doivent signer en « one shot ». Ils sont très agressifs commercialement, très persuasifs, très pugnaces. Ne vous laissez pas intimidé, le patron, c’est vous, vous êtes sur votre territoire.

Si vous avez signé, et que vous n’avez plus de recours.

En parcourant le web, nous avons découvert un article très intéressant rédigé par un cabinet d’avocats. Nous vous invitons à le lire. Nous ne sommes pas juristes, aussi nous nous garderons bien de vous donner des conseils relatifs à cette profession.